lundi 14 mai 2012

2ème extrait


Le Royaume-Uni, état des lieux

Le Royaume-Uni est assurément un laboratoire de ce que nous pourrions connaître en France. Je parlerais même d’un champ d’expérimentation tant sont intriquées les relations entre la finance et l’immobilier. Si les prix ont littéralement explosé sur l’ensemble du territoire à partir de 1998 et ce particulièrement à partir de 2006 (+78 % entre 2006 et 2008 source Eurostat alors même que l’Euro-zone « plafonnait » à 49 % !), la chute fut brutale au troisième trimestre 2008 enregistrant une perte de 43 % (quand l’Euro-zone restait sur une valeur de -7,2 %). Le rebond apparut au quatrième trimestre 2009 de l’ordre de 8,2 % quand le reste du marché ouest-européen restait « flat ». Il fut d’une ampleur décroissante puisque de 3,8 % sur l’année 2010 et négatif (-1,5%) sur les deux premiers trimestres 2011 (1) : à titre d’exemple, les prix moyens des maisons, ajustés en fonction de l’inflation, ont fléchi de 4 % sur douze mois au premier trimestre malgré les frais d’emprunt extrêmement faibles, les allégements fiscaux récemment consentis aux acheteurs et l’assouplissement des conditions de prêt !


Une population de 62 M d’habitants dont 7,7 M à Londres soit 26 M de ménages (2) pour un parc de logements de 25 M, la correspondance reste en faveur d’un renouvellement constant sauf à reconsidérer l’évolution du nombre de ménages, du nombre de constructions/an, de l’immigration et du nombres de personnes en dessous du seuil de pauvreté !

Aux dernières prospectives, le nombre de ménages sera de 28,09 M en 2018 et de 29,4 M en 2023 en intégrant un nombre d’immigrés de 190 000 personnes en moyenne par an (3) quand le nombre de logements d’ici 2018 sera de 27,5 M si la moyenne de construction par an est maintenu entre 148 000 et 170 000. Au-delà de cette vision flatteuse se cache le problème de la pauvreté se traduisant une nouvelle fois par des chiffres masqués.


Selon les statistiques officielles (4), 13 M de britanniques vivent en dessous du seuil de pauvreté (5) soit 70 £/semaine pour une personne seule ou 100 £ pour un couple avec un enfant.


Sur ce chiffre impressionnant, 5,8 M sont dans un très grand dénuement (44 %), 6 M sont sans emploi (dont 20 % chez les 16-24 ans alors que le chômage britannique a augmenté de 17 500 en septembre 2011 soit 114 000 en trois mois et 2,54 M chômeurs inscrits ! selon l’OIT et l’office National des Statistiques) et 3,7M sont des enfants (dont 2,1M issus de parents ayant un emploi).


A ces chiffres bruts, il faut considérer par ailleurs le pouvoir d’achat en terme d’augmentation des prix.70 £ ne valent évidemment pas la même chose quand les prix à la consommation sur un 1 an ont augmenté de 5,2 % (6) inflation causée par la dépréciation de la Livre, le creusement des déficits (publics et commerciaux) et le renchérissement des matières premières (essentiellement gaz et pétrole).


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