mercredi 12 septembre 2012


Les Pays-Bas, le non-modèle européen:
A l’instar de toute économie réelle assise sur la consommation, l’immobilier résidentiel hollandais reste déterminé par le pouvoir d’achat des ménages, lui-même fonction du revenu (salaires en règle générale) et du crédit. Surestimés en 2009 de plus de 30% par des prêts hypothécaires à hauts risques et une politique fiscale conciliante, les prix ont commencé à fléchir dès 2008 pour retrouver en 2012 leur niveau de 2000 sous les effets conjugués de la baisse du salaire réel (depuis 2001!), de la hausse relative des taux d’intérêt (dès 2005) et d’un accès désormais quasi-nul aux prêts.

samedi 7 juillet 2012


Olivier Berruyer sur un large panorama de la Crise...

1) La création monétaire par l'Etat est en principe fonction de la croissance de son PIB. Dans le cas contraire, il y a un risque d'inflation. Au delà de la loi Pompidou-Rothschild de 1973 interdisant au Trésor de présenter à l'escompte ses effets à la Banque de France contraignant l'emprunt public sur les marchés, l'Etat ne peut augmenter la masse monétaire in extenso sans contrepartie de remboursements de prêts; autrement dit une dette publique dépassant le PIB n'est pas admissible.

-  La monnaie peut donc être créée par un Etat souverain ("battre monnaie" est un principe régalien) via sa banque centrale, ce qui revient à "se prêter à soi-même" sans intérêt (ce que fait la FED par exemple!)! Le risque est qu'il n'y ait donc pas de destruction monétaire correspondant: la gestion de la dette publique reste donc bien problématique sous cet angle. Ce risque est théoriquement aboli par l'Eurozone, la BCE ayant le monopole de la création monétaire: les dettes publiques sont gérées non pas directement par des prêts de la BCE aux Etats mais par les banques privées, celles-ci se refinançant auprès de la BCE. 

- "Les dépôts font les crédits qui font la monnaie!" Quand une banque octroie un prêt, elle augmente la masse monétaire de ce montant, cette dernière étant réduite par le remboursement. Sachant que les banques se prêtent entre elles, elles ont besoin de la banque centrale (BCE) pour avoir des liquidités, le taux directeur de la BCE permettant de maîtriser la vitesse de circulation de la monnaie et d'agir in fine sur les prix: plus le taux de refinancement sera élevé (Euribor), moins les prix auront tendance à monter (cf statuts de la BCE). 

2) La BCE n'est pas une banque centrale dotée de la prérogative de création monétaire: tout le système tient dans les banques privées! Elle a en effet besoin de remboursements afin de maîtriser la masse monétaire d'où l'absence d'un Trésor européen qui aurait pu emprunter directement sans contrepartie véritable (le fameux prêt à soi-même!): ce système des réserves obligatoires permet non seulement à la BCE d'éviter toute dérive monétariste mais aussi de peser sur l'activité bancaire en les obligeant à se refinancer.

3) La BCE depuis 2007/2008 a clairement outrepassé ses statuts:

- Son taux directeur devrait être remonté afin de juguler une inflation par les coûts ce qui n'est pas le cas voire l'inverse actuellement.

- Son activité de refinancement en liquidité des banques en contrepartie de mise en réserves par celles-ci pèse plus de 3000Mds€ soit approx. 32%PIB soit le double depuis 2007 signifiant qu'un manque de liquidité est avéré dans l'Eurozone non compensé par une augmentation proportionnelle des réserves obligatoires.

- Ce refinancement (LTRO) a pour but d'une part de consolider les bilans bancaires à long terme mais aussi de permettre aux banques de financer les Etats endettés. Ces LTRO créént donc un effet de levier important pour une augmentation de masse monétaire ne correspondant pas à une quelconque croissance du PIB mais à la double nécessité de combler des déficits publics d'Etats dans l'incapacité de rembourser en raison d'un taux de croissance atone et des pertes privées de banques détenant tant des créances publiques très risquées que privées (valeurs titrisées sur de l'immobilier à risques essentiellement!). Bref les probabilités de défauts de paiements et d'inflation (voire d'hyperinflation) sont importantes!

Addendum à la décision de la BCE de racheter sur le marché secondaire des obligations d'Etat de 1 à 3 ans en quantité illimitée:

- Cela reste un copié-collé de ce que fait la FED envers son système bancaire: cela aura pour effet de gonfler le bilan de la BCE de créances douteuses d'une part et d'injecter de la l'argent frais dans le système bancaire, ce dernier levier "stérilisé" afin d'éviter toute augmentation de la masse monétaire (soit très probablement l'obligation pour les banques concernées de reverser ce refinancement dans les réserves obligatoires qu'elles disposent à la BCE, celle-ci bénéficiant bon an mal an d'une reconstitution de ses fonds propres (à suivre).

- Ce type de mesure hormis de rebooster les bourses et de détendre à quelques jours les taux des obligations d'Etat n'a pas d'effet ni sur la croissance ni sur le chômage (cf USA). La solution sauf à revenir à une situation "ante" serait axée sur les deux points suivants:

- Les Etats doivent pouvoir émettre des obligations rachetables directement par la BCE de manière à stériliser la spéculation;

- La création d'un Trésor européen chargé de financer les déficits publiques.

Une solution bâtarde pro financière ne ménera à rien!  

 

samedi 16 juin 2012

Interview des auteurs de la Grande Chute dans Newrop Mag

http://www.newropeans-magazine.org/content/view/13335/87/lang,english/:

vendredi 15 juin 2012

mardi 12 juin 2012

Visualisation en quelques points de notre monde:

1) Recherche de marges commerciales autour de 15% et retour sur investissement en moins de 2 ans: l'économie financière via la spéculation en structurés, assurances (CDS), hedge funds, monnaies.

2 Nécessaire déconnection à l'économie réelle (pression cpdt à la baisse des salaires directs et indirects), déréglementation mondialisée et garantie du système financier par les Etats de par sa dangerosité.

3) Attaque par les banques, fonds, assurances des Etats les obligeant à se "réformer": à savoir baisser les dépenses publiques, privatiser, augmenter les recettes fiscales sur les non-détenteurs du capital, baisser la pression fiscale sur les détenteurs du capital!

Pressions sur les Etats traditionnellement endettés avec possibles mises sous tutelle; non éclatement de la zone Euro via eurobligations/ou recours à des outils de type MES/FESF pour émission de nouveaux emprunts.

4) Politique monétaire de type QE aux USA et dans l'UE de manière à apporter la matière première à la spéculation à savoir des liquidités! Contrepartie: échec des QE sur toute relance de l'économie réelle qui en est privée.

Focus USA: récession économique et augmentation concommittante de la taille de la bulle financière; Recherche de la consolidation de l'USD via l'attaque de l'Euro (soit le rôle croissant du FMI pour imposer l'austérité dans l'UE et une dislocation de la zone Euro+ attaques spéculatives sur l'Euro) aidée aussi par les multinationales américaines installées en Europe et pouvant se relocaliser dans les émergents+ l'impossibilité de mettre un QE européen autrement qu'en empruntant sur les marchés (autrement dit en se mettant sous la coupe des institutions financières anglosaxonnes) + l'impossibilité de mettre en place un réel transfert budgétaire entre Etats excédentaires (L'Allemagne) et les autres autrement que par des euroobligations qui auront pour conséquence toujours plus d'emprise des marchés.

Guerre possible dans la zone Iran-Irak avec une stratégie de réarmement mondial des USA + une diplomatie tendant à se rapprocher de la Russie et de la Chine.

Focus Eurozone: maintien technocratique et financiarisé de la zone Euro; austérité généralisée par absence de véritable relance vers et par les Etats reposant aussi sur une mutualisation des excédents budgétaires; dislocation de l'Eurozone avec un maintien de l'Euro arrimé sur l'USD.

Quelques chiffres en 2012: PIB zone Euro de 9400Mds€ contre 15000 Mds pour les USA; Bilan BCE de 32% du PIB soit 3000Mds€ contre 20% pour la FED (soit approx.3000Mds USD): endettement eurozone approx .8200 Msd€ de dettes publiques  (cf Eurostats http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-23042012-AP/FR/2-23042012-AP-FR.PDF)  contre plus de 100% PIB pour les USA.


Comparatif FED-BCE


- Le Trésor US est une personne morale dotée de prérogatives de puissance publique et a la capacité de procéder à des dépenses et à collecter l'impôt (recettes) à l'échelle fédérale. Aucune institution de cette sorte n'existe dans l'Eurozone, la collecte de l'impôt comme les dépenses publiques étant dévolues à chaque Etat -membre (avec un encadrement par des pactes de stabilité et les traités constitutifs pour les dépenses publiques uniquement).

- Le Trésor US peut émettre des obligations (Bonds) à savoir emprunter à la FED mais aussi aux banques privés, aux investisseurs privés et publiques nationaux et étrangers. Les Etats membres de l'Eurozone ne peuvent emprunter auprès de la BCE (d'où le projet des eurobligations) mais seulement auprès des banques et des investisseurs privés. La BCE prête en conséquence aux banques qui pourront prêter aux Etats membres. FESF et MES sont des succédanés pour pouvoir emprunter plus facilement auprès des banques avec une garantie étatique dans un cas et un apport en capital des Etats dans l'autre.

- Le trésor US finance directement les Etats fédérés en déficit. La FED finance directement les banques. Les Trésors nationaux financent leur propre Etat et la BCE finance l'ensemble des banques de l'Eurozone.

- 3000Mds USD (20%PIB) financent aux USA tant le système financier que les infrastructures. Dans l'Eurozone, 3000Mds€ (32% du PIB) financent uniquement le système financier!  

Conseil Européen 29/06/2012: possibilité pour le FESF et le MES de prêter directement aux Etats membres ainsi qu'aux banques. Autrement dit création de facto de bad banks sans création d'un Trésor européen à savoir une collecte des recettes fiscales et leur redistribution.


Focus France:

- Recettes fiscales d'approx 336 Mds€ (2011) alimentées par un PIB fin 2011 de 2200Mds€ soit 15% de ce dernier. PIB (ensemble des résultats agents économiques privés et publics) limité dans sa croissance par un déficit commercial de 55Mds€ (approx) pesant en retour sur les recettes fiscales! Une croissance du PIB de 100Mds€ correspond à un taux de 4,5%!

- Dépenses publiques de l'Etat de 450Mds€ (incluant les divers organismes de l'Adminstration centrale ODAC) affectées au fonctionnement et à l'investissement de l'Etat d'une part (auquels doivent se rajouter les dépenses des admnistrations locales et sociales soit approx 720Mds€) et au remboursement de la dette publique (intérêts et capital); au total: 1227Mds€ en 2011 soit 55%PIB! Ce qui prouve aussi la présentation mensongère de la dépense et du ratio déficit/PIB!

http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/fileadmin/medias/documents/ressources/PLF2012/rapport_depense_2012.pdf


- Déficit public (recettes - dépenses stricto sensu avec ODAC): 120 Mds€ (approx)/an soit 5,2% PIB financé par la dette publique via des obligations du trésor à différentes maturités (en général à 10 ans). En réalité près de 900Mds€ sont financés par an par la dette publique!

- Dette publique cumulée de 1700 Mds€ contractée par l'Etat français (Trésor) auprès des marchés financiers (banques françaises et étrangères) à un taux fixé en fonction du risque- pays à savoir sa solvabilité.

Problématique:

- Comment diminuer le déficit public à 3%PIB à savoir approx. 65Mds€ ?

- soit réduire la dépense publique de 50Mds€, effort renouvelé chaque année risquant d'entrainer des effets sur le PIB (baisse de la consommation) donc sur les recettes fiscales.

- soit augmenter les recettes fiscales avec également un effet récessif sur le PIB sauf à diminuer le déficit commercial et donc d'augmenter la croissance (minimum de 2,5%!) avec toujours la difficulté de l'impossibilité de dévaluer! Ou d'augmenter le revenu disponible ce qui va à l'encontre de l'évolution des salaires baissant depuis 2009 (approx 1000€ net par personne), du chômage de masse (approx 5M) et de la pauvreté (approx 10M).

- Il restera toujours à financer 65Mds€ par an soit dans 4 ans une dette de 100% du PIB!!

Logique financière mortifère traduisant une profonde dépendance de l'Etat aux banques et visant à son renflouement dont le but ultime est d'assurer une assurance de celles-ci au dépend du peuple.Il n'y a en effet aucune légitimité à réduire les déficits en dehors d'une bonne cotation sur les marchés; aucune légitimité parce que:

- un déficit est fondamentalement une valeur relative: il sera vertueux un jour, il sera néfaste un autre;

- Les taux d'intérêts sont en réalité fonction non pas du risque pays mais d'une entente  spéculative entre prêteurs;

- Le déficit peut être vertueux si il est créateur d'investissements productifs d'emplois rémunérés.

- La dette publique est en réalité appréciée en fonction de la stature géo-politique et géo-économique de l'Etat: plus l'Etat est faible, plus la pression au remboursement sera forte!

- La réduction du déficit publique ne résout pas le problème de la stratégie industrielle de la France (les fameux facteurs de croissance de M Attali!);

- Le problème fondamental est lié aux finances des banques à savoir leur insolvabilité.

Conclusion: une politique d'austérité n'aura aucun effet hormis la possibilité pour les banques de mieux se garantir face aux prochains soubresauts des bourses!  

Mesures Gvt Ayrault 2012: objectif de réduction du déficit à 4,5% PIB soit 23Mds€!

7,5Mds€ de recettes fiscales soit 343Mds€ dont quelques mesures affectant les classes moyennes (exonération des heures sup.; suppression/diminution abattements successions; augmentations cotisatrions salariales);

- donc une croissance du PIB de 15,5Mds€ soit un taux de 0,7% qui reste cependant d'être illusoire au regard d'une remontée fiscales avant toute croissance!! Les recettes n'entraineront aucune croissance (les fonctionnaires représentent 20% pop.active!) et dans tous les cas (ce qui est le but!) ne baisseront pas le chômage ni la pauvreté.

5) Recherche en parallèle d'une extension de la dérégulation financière via G8/G20, USA-Asie, UE (structures fédéralistes de type BEI, BCE,etc).

- Poursuite du fédéralisme de la zone Euro s'inscrivant dans une recherche d'abandon des souverainetés nationales de manière à unifier les politiques commerciales et fiscales, à unifier à minima les politiques publiques et les règles de droit du travail, celles-ci visant à englober des compétences multiples pour des salaires réduits (seule une concurrence entre les peuples de l'UE le peut; abandon du smic; abandon progressif par privatisation des secteurs monopolistiques cf SNCF;  extension des politiques d'immigration des zones africaines, asiatiques et indiennes. Politiques attractives de type droit de vote des étrangers, droit du travail et social facilités en ce sens.

- Développement d'une technocratie avancée dans la zone UE/Eurozone/FMI via think-tank, écoles,etc     

- Focus politique France: fin du clivage UMP/PS rassemblé (et recentré) dans une politique d'union nationale/fédéraliste/libérale; positionnement droitier d'un mouvement souverainiste libéral émanant du FN/DLR; positionnement à gauche du Front de Gauche sur une ligne anti-libérale et internationaliste.

6) Ralentissement de l'économie réelle comme conséquence du boom financier et de l'accès restreint aux prêts par les entreprises (essentiellement les PME); ralentissement in fine des émergents et blocages à toute démocratisation dans ces pays; rattrapage impossible des émergents quant à leur marché intérieur.

7) Prix des matières premières baissiers à CT mais haussiers à LT (principalement pétrole et gaz démographie aidant!).

8) Stabilisation du cours de l'or (haussier à CT).

9) Conséquences sociales:

- Pays à structures différentialistes mieux armés dans la gestion des risques liés à la paupérisation des peuples (USA, UK, Brésil notamment).Pays intégrationnistes de type France ou Israël: risques sociaux d'éclatement; accentuation des mesures de police. Montée globale en Europe de la colère des peuples (cf GEAB) prenant la forme de partis extrêmistes (cf Aube Dorée), attentats, grêves, manifestations continues de type "will occupy". Affaiblissement démocratique, risques de recours à des procédures de type article 16. 

- Pays non-démocratiques: durcissement policier (Russie, Chine); fondamentalisme exacerbé dans les zones musulmanes avec de possibles guerres civiles ou interétatiques.

- Montée de l'antisémitisme en Europe, Amérique du Nord, zones de populations musulmanes par deux facteurs: amalgame institutions financières et judaïsme (préjugés tels que l'avidité, l'usure, le complot) et le conflit israelo-palestinien via la recrudescence de l'islamisme terroriste, la montée en puissance des Etats pétroliers islamistes (Iran, Egypte, Lybie, Qatar) au dépends des monarchies pro-occidentales.

10) Conséquences écologiques:

- Ressources eau/pétrole/terres rares s'affaiblissant. Contradiction toujours plus aigue avec les impératifs de croissance.

- Pas de politiques démographiques (car pas de politiques sociales) dc pressions sur les ressources alimentaires.

- Déforestations, espèces animales en voie d'extinction.

- Guerres croissantes pour des prises de positions énergétiques